Bank Al-Maghrib planche sur une nouvelle recommandation réglementaire dont l’objectif est d’amener le secteur bancaire à œuvrer davantage en faveur de la réduction des inégalités de genre et d’une finance plus inclusive. Ce texte réglementaire, dont l’adoption interviendra avant la fin de cette année, appelle à une véritable prise en compte de la dimension genre. Il s’agit (i) de l’instauration de l’égalité professionnelle hommes/femmes au sein des établissements bancaires ; (ii) du développement d’offres adaptées aux besoins de la clientèle féminine, notamment les entrepreneures, axées sur des mécanismes de refinancement dédiés tels que les « Gender Bonds» ; et (iii) de l’accompagnement dans la réalisation des projets financés. C’est ce qu’a annoncé Abdellatif Jouahri, lors du panel « Les femmes dans les Conseils d’Administration – Problématiques et défis majeurs dans la région MENA » à l’Expo 2020 DUBAI. Selon le Gouverneur de Bank Al-Maghrib, la banque centrale œuvre de façon continue pour réduire les inégalités de genre dans le secteur, notamment améliorer la représentativité des femmes au sein des organes d’administration des établissements de crédit selon une démarche progressive. Par ailleurs, pour accélérer le rattrapage du déficit en matière d’accès aux services financiers, le Ministère en charge des finances et Bank Al-Maghrib ont élaboré et mis en œuvre une stratégie nationale d’inclusion financière. Celle-ci vise comme cible prioritaire les femmes, les jeunes et la population rurale.
Pour s’enquérir des meilleures pratiques en matière de prise en compte de la dimension genre et faciliter l’échange d’expériences, BAM a également institué une rencontre régulière avec un certain nombre de banques centrales dédiée au genre et réservée exclusivement aux femmes. « Cette initiative connait un grand succès et nous sommes sollicités par plusieurs banques centrales qui désirent se joindre à nous. Notre ambition est de la transformer en un forum intercontinental, dans un premier temps Afrique-Amérique latine, des banques centrales dédié à la question du genre », a souligné Abdellatif Jouahri.