Dématérialisation de l’attestation d’assurance automobile, plateforme de paiement multicanal, révision du barème d’indemnisation ou encore transition vers le régime universel de santé : le président de la Fédération Marocaine de l’Assurance (FMA) a profité de la cérémonie d’ouverture du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance pour dresser la feuille de route d’un secteur en pleine mutation.

Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 11ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance a officiellement débuté ce mercredi 16 avril 2025. L’événement, organisé par la Fédération Marocaine de l’Assurance (FMA), explore cette année le thème : « Nouvelles technologies et IA : Quelles opportunités pour l’assurance ? »

 

La cérémonie inaugurale a réuni de hautes personnalités, dont Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances. Elle a souligné l’impact structurant de l’intelligence artificielle, appelant à un encadrement rigoureux et à des investissements forts, notamment en cybersécurité : « Au-delà des algorithmes, ce sont les choix humains qui façonnent notre avenir », », a-t-elle affirmé.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le président de la FMA Mohamed Hassan Bensalah a annoncé :

« En tant que Président de la Fédération Marocaine de l’Assurance, j’ai le plaisir de vous faire part de l’avancée de deux projets structurants dans notre marché : la dématérialisation de l’attestation d’assurance automobile et la mise en place d’une plateforme de paiement multicanal. Tous deux devraient être déployés au cours du 2ème semestre de cette année. »

Mais ces avancées s’inscrivent dans un contexte plus large d’évolutions majeures à venir :

« La 1ère concerne la révision du barème d’indemnisation en assurance automobile, resté inchangé depuis 1984. Cette mise à jour, nécessaire, aura un impact non négligeable sur les niveaux de prix. En parallèle, la révision des critères tarifaires devrait nous permettre de mieux ajuster les primes aux profils de nos clients, dans une logique de tarification plus équitable. »

« La 2ème grande évolution concerne le basculement de nos assurés santé vers le régime universel, qui consacre notre rôle en tant qu’assureurs complémentaires. C’est un chantier que nous anticipons depuis longtemps. L’échéance approche, et il est désormais essentiel d’intensifier notre collaboration avec la CNSS afin de garantir une transition fluide et simplifier les démarches pour nos assurés. »

« Il est entendu que ces évolutions s’appuieront sur un socle technologique solide, permettant à l’ensemble de la filière de gagner en performance, d’enrichir l’expérience client et d’ouvrir la voie à de nouveaux services à forte valeur ajoutée. »

L’intelligence artificielle redessine le métier

Le président de la FMA a souligné l’ampleur de la transformation numérique :

« Parmi les grandes transformations que nous vivons, l’Intelligence Artificielle est sans doute celle qui soulève le plus d’interrogations et nous confronte à des enjeux majeurs pour l’avenir de notre secteur. »

« L’IA est en train de réécrire les règles du jeu de notre industrie. Elle touche déjà tous les maillons de notre chaîne de valeur : de la souscription à la gestion des sinistres, de la relation client à la détection de fraude. »

« Mais cette révolution doit être accompagnée, encadrée et pensée de manière éthique et responsable. Nous devons travailler en étroite collaboration avec les régulateurs pour mettre en place un cadre réglementaire adapté qui encourage l’innovation tout en protégeant les assurés. »

« Au cœur de cette mutation, un défi majeur se pose également à nous : concilier la puissance de la personnalisation offerte par l’IA avec le principe fondamental de la mutualisation du risque. Car oui, l’IA permet une tarification plus fine… Mais l’ADN de notre métier repose sur la solidarité et la capacité à couvrir tous les profils, y compris les plus vulnérables. »

« A nous donc de veiller à ce que la technologie ne devienne pas un facteur d’exclusion, mais bien un levier d’inclusion, d’équité et de progrès collectif. Et cela commence par la manière dont nous allons à la rencontre de nos assurés. Nous devons continuer à élargir nos canaux de distribution dans une logique pleinement multicanale, en exploitant, avec ambition, les opportunités offertes par le digital et par l’IA. »

« Mais au-delà de la distribution, l’intelligence artificielle peut aussi jouer un rôle déterminant pour bâtir une assurance plus inclusive. Elle permet d’atteindre des populations peu ou mal couvertes, d’adapter les produits à leurs besoins réels, et de simplifier des parcours souvent jugés complexes ou intimidants. »

« Imaginez un parcours client fluide, intuitif, entièrement repensé grâce à l’intelligence artificielle : capable d’anticiper les besoins, de proposer des solutions et des canaux de distribution adaptés à chaque profil, et d’assurer un accompagnement personnalisé, en continu, 24h/24, 7j/7. De quoi rassurer même ceux qui n’aiment pas lire les petites lignes ! »

Insurtech, cybersécurité : les nouvelles priorités

Le président a également lancé un appel en faveur d’un écosystème technologique dynamique :

« Ces avancées ne sont possibles que si nous encourageons un écosystème technologique dynamique. C’est pourquoi, Il est essentiel de favoriser l’émergence des Insurtech et des Deep Tech. »

« Ces jeunes pousses agiles et innovantes sont de véritables catalyseurs pour notre secteur. Elles nous aident à repenser nos offres, à optimiser nos opérations et, surtout, à améliorer l’expérience de nos clients. »

« Accompagner ces acteurs, c’est investir dans l’avenir de notre profession. Nous devons créer un environnement favorable à leur développement, en facilitant les collaborations, en encourageant l’investissement et en partageant notre expertise métier. »

Enfin, il a attiré l’attention sur un risque grandissant :

« L’intelligence artificielle, comme toute technologie, est porteuse d’opportunités, mais expose aussi à des menaces. Et on retrouve en première ligne, les cyber risques. »

« Les attaques sont de plus en plus sophistiquées. Leurs impacts économiques se chiffrent en centaines de millions, parfois plus. Et pourtant, la couverture des risques cyber reste encore marginale. »

« Il devient impératif de mieux comprendre ces risques, de les modéliser avec précision, afin de pouvoir les couvrir de façon fiable, pérenne et adaptée à leur complexité croissante. »

« Les grands réassureurs ont un rôle clé à jouer : leur expertise, leur solidité et leur vision long terme sont essentielles pour bâtir, ensemble, une véritable culture de la cyber-résilience. »

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